Autopsie d'un wagashi
Week-end coup de vent à paris, j'avais décidé d'offrir une sortie pédagogico-culinaire à ma soeurette, qui s'est récemment éprise de la pâte de haricot rouge, ou azuki. Ça faisait des mois que je voulais l'emmener chez Minamoto Kitchoan, la ravissante pâtisserie située place de la Madeleine. C'est donc par un samedi ensoleillé que nous tentâmes l'expédition. Arrivées sur place, cruelle déception quand nous trouvâmes porte close. A louer. Saperlipopette ! Fermé depuis le 31 juillet, feu Minamoto Kitchoan restera donc une énigme, pour moi comme pour elle.
Pas découragées pour un sou, nous allongeâmes le pas pour nous réfugier chez Toraya, qui désormais détient le monopole du wagashi parisien. Provision fut faite, 4 wagashis dans la poche contenteront notre curiosité. Bigre, Toraya compte près de 3000 modèles de wagashi, tous pleins de symboles illustrant les saisons et l'année qui s'écoule. C'est vous dire si on a le temps de faire le tour, avec 4 modèles par mois. Petit détour par Jujiya, histoire d'ajouter aux victuailles une brioche à l'azuki. Nous on fait les choses bien.
Allez hop, séance de dégustation en images.
Le yokan poire-caramel. Les yokan sont de consistance gélatineuse, car à base d'agar-agar. Délicieusement fondant, c'est le plus bonbon de tous. Une merveille de douceur, qui surprend par la fermeté de la poire.
Hatsu Kari: C'est un manjû c'est à dire une pâte à brioche cuite à la vapeur, ici fourrée de pâte d'azuki. Les motifs d'oies sauvages en vol "évoquent le cycle des saisons et l'inéluctable mutation vers l'automne" (dixit la feuille de Toraya). Chais bon, mais chais très sucré.
Mes deux préférés: le Kuri manjû, un gâteau fourrée à la pâte de haricot rouge au cœur de marron glacé. Une bombe. Même que ça fait comme du chocolat. Tip top miam.
La surprise du chef, un p'tit nuage au miso. Moi j'avais déjà fait la projection du gâteau aromatisé à la soupe. Ben non. C'est une petite merveille au miso blanc, avec un 'tite pointe de sel. On dirait du quatre-quart au beurre salé. Énorme.
Épatant n'est ce pas ? Poétique en plus ! Qui dit mieux ?
Cout du dépaysement: 3,90€ pièce, sauf le yokan, 3,70€.
Toraya
10, rue St Florentin, Paris 1er
01 42 60 13 00
http://www.toraya-group.co.jp/paris/index.html