dont-panic

Bon ben voilà, chers amis, au moment où vous lirez ces lignes, si tout va bien, je serais sur la piste de l'aéroport de Genève direction Abu Dhabi puis Tokyo, maudissant mon mètre 75 et mes deux voisins. J'aurais sans doutes survécu aux bouffées d'angoisse qui m'assaillent depuis une semaine, aux courses à travers toute la ville pour trouver LE dernier achat...liste qui n'a cessé de s'allonger aux cours desdits jours. J'aurais vraisemblablement réussi à faire ma valise qui, achetée depuis un mois, me fixe depuis le bout de mon lit en me demandant de quoi je vais la nourrir. J'aurais en tous cas partiellement répondu à sa question, à défaut d'avoir trouvé la bonne réponse, avec une tripotée de cadeaux pour les hôtes qui ont l'extrême bonté de prendre soin de moi lors de mon atterissage à Tokyo et ce pendant une semaine. En l'occurence quelques typicités suisses : Abricotine & Williamine Morand devraient passer tranquillement la douane, des chocolats de Christophe Berger (mon préféré!) et des Läckerli, les fameux (mais oui!) biscuits bâlois. Et 3 paires de chaussures rouges (mais ça c'est pour moi :)). J'aurais sans doute choisi les bouquins avec lesquels partir, après des heures de déambulation en librairie et devant ma propre bibliothèque. J'aurais passé une semaine à soigneusement vidé mon frigo dans le but de ne pas retrouver son contenu vivant à mon retour, ce qui m'aura valu de fameux diners. En revanche, je n'aurai sans doute pas réussi à mettre de la musique sur mon smartphone, puisque au moment ou je vous écris je me bat depuis bien 2h pour essayer d'installer le soft qui va bien, sans succès. La faute à pas assez de place sur le C... Merci Françoise, si tu m'écoutes...

N'empêche que chaque étape (préparatoire) de ce voyage a été une succession de luttes procrastinatrices avec moi-même. Je n'ai réussi à acheté mon billet que sous la menace armée de ma boss, qui avait décidément (et avec raison) besoin de savoir quand j'allais partir. Je n'ai réussi à acheté mon JR pass qu'après 3 jours d'automotivation (1500 balles pour 5 (2+3) semaines, pour l'anecdote). Chaque email de contact, des heures à fixer mon écran d'ordi. La valise (l'achat, j'entends), ça a été un poil plus simple. Et à ce jour, je n'ai toujours pas réussi à ouvrir le guide touristique, posé sur ma tête de lit (oui, je l'ai SORTI de la bibliothèque) depuis des semaines. Tout le monde, des plus globe-trotter aux plus casaniers, a beau me dire "Mais naaan, tu verras tu s'ras jamais seule, tu vas rencontrer pleiiiiiin de monde, quelle chaaaaance, ça va être géniaaaaal, j'te déteeeeste", rien n'y fait, je flippe. Mais pourquoi tant de haine, me direz-vous ? Je peux bien vous faire un peu de psychologie de comptoir, mais je vais juste me contenter de vous dire que ben 1- C'est la première fois que je voyage seule, que 2- C'est totalement improvisé, que 3 -Ben 6 semaines, c'est quand même long et 4- C'est JUSTE le voyage de mes rêves depuis 5 ans (avec 3 reports). Donc à partir de là vous pouvez y voir la peur du dépassement de soi, la peur de l'inconnu, la peur d'être seule et abandonnée sous les typhons, la peur que personne ne m'aime, tout ce que vous voulez... Entretemps, ma bonne étoile à du m'entendre un peu (Big Up chérie), puisque elle a pris le soin de mettre un de mes potes dans l'avion cité plus haut. Y aura au moins quelqu'un pour me tenir la main si l'avion tombe (oui parce que j'ai AUSSI peur de voler). Bref, si dans 6 semaines chuis pas revenue, je compte sur vous, prévenez la police.

6 semaines au Japon : Le Grand Départ

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