6 semaines au Japon : Epilogue

On ne se rend pas toujours bien compte au moment du retour de ce que nous a laissé un voyage. Ca vient avec le temps. Avec le retour à la vie normale. Celle dans laquelle on a des automatismes, des programmes moteurs profondément engrammés sans qu'on en soit conscient.
Pendant bien une semaine j'ai négligemment roulé à gauche et parcouru les troitoirs avec mon vélo. Ce qui à Genève n'est que très moyennement acceptable. Bien des semaines plus tard, je me suis trouvée à contre-courant dans le métro parisien, tous droitiers qu'ils sont, ces métronomes. Et encore maintenant, dans les cafés, le premier mot qui sort c'est sumimasen. Il y a des choses comme ça.

Et puis il y a les souvenirs qui commencent à s'effacer. Quand les copains me demandent des conseils, je suis bien obligée de revenir sur ces pages que je vous ai écrites pour me souvenir des temples, des endroits, des restos. Déjà je confonds, je regarde les photos avec émerveillement, comme si quelqu'un d'autre les avaient prises. Déjà je reconstruit des émotions. Alors, avant de tout oublier pour de bon, je vais faire un petit bilan.

De façon étonnante je n'aurais consommé que 3 onigiri en 6 semaines, et tous à Sapporo. J'aurais dormi dans 14 lits différents, pris 9 shinkansen, totalisé une cinquantaine d'heures de train (métro non compris), pris environ 1200 photos (que je n'ai toujours pas triées), fermé ma valise avec 23.7 kilos. J'aurais perdu un gilet, une paire de lunettes (cassées) et 500g. Mais j'aurais gagné 9 nouveaux amis sur Facebook, dont un, David, avec qui je parle presque tous les jours. Et bien sur, des parents japonais: Kaori et Dora-san. Les liens du coeurs se moquent du temps et de la distance.

Pendant des mois je n'ai pas pu voir un bol de riz. Lors de mon premier retour à Paris, mon papa propose : japonais ce soir? Et moi : Euh, non. Mais merci.
Mais ça y est, c'est passé. A bientôt les amis :)

Comments

[Ed(wige)]

Bonsoir! J'ai découvert votre blog aujourd'hui et je l'ai parcouru un peu avec grand intérêt. Mon copain et moi sommes partis 3 semaines en avril dernier. Et je suis complètement d'accord avec votre conclusion : c'est une fois le voyage "digéré" qu'on se rend compte de ce qui nous a vraiment marqué, de ce qu'on a vraiment aimé et moins aimé (c'est-à-dire peu de choses. :) ) J'aimerais graver chaque souvenir dans ma mémoire et ne rien oublier de tout ce qu'on a vécu...

[Eydna]

C'est vrai que le Japon nous laissent son tas de souvenirs et le retour est boulversant...

j'ai comme toi pris des automatismes, ça a été dûr de me les enlever tous et de refaire "comme avant"...

Le plus important c'est de bien garder nos souvenirs, et les personnes qu'on a rencontrées de toujours garder contact, come tu l'as dit "Les liens du coeurs se moquent du temps et de la distance"..

bon courage :)